Lors de mon entrevue avec Louis-Philippe Sauvé, député de LaSalle-Émard-Verdun à la Chambre des communes, j’ai eu l’occasion de découvrir un homme profondément engagé. À la fois passionné par la politique et très réaliste sur les défis qui l’accompagnent, il a été élu lundi 16 septembre 2024, sous la bannière du Bloc québécois. Avec une carrière marquée par le service public, il partage avec nous son parcours, ses motivations, les défis liés à son rôle de député et des aspects de la politique qui sont souvent invisibles aux yeux du public.
Son équipe
Mathieu Boucher, adjoint parlementaire
«Je travaille essentiellement au bureau à Ottawa, où je l’aide avec la recherche et la rédaction de ce qu’il dit à la Chambre des communes. Je l’accompagne aussi dans les comités parlementaires et les rassemblements diplomatiques, toujours avec l’objectif de défendre les intérêts des citoyens de LaSalle-Émard-Verdun.»
- Linda Mohammedi Tramoni, adjointe aux communications
«En tant qu’adjointe aux communications du député Louis-Philippe Sauvé, je veille à transmettre des messages clairs, authentiques et engageants. Que ce soit par les réseaux sociaux, les discours ou les campagnes, je m’assure que la voix de notre député résonne auprès des citoyens.»
Une formation utile en politique
M. Sauvé a fait un double baccalauréat en études allemandes et en histoire à l’Université de Montréal, avant de compléter un bac en sciences sociales avec concentration en histoire à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il a ensuite poursuivi une maîtrise en histoire. «Mes études m’ont appris la détermination et la persévérance. Je n’étais pas l’élève avec les meilleures notes, mais je n’ai jamais abandonné. C’est une leçon essentielle en politique : parfois, on travaille longtemps sans voir de résultat, mais il faut persévérer.» Il souligne aussi l’importance du français et de la maîtrise de la langue dans son travail. «Bien s’exprimer, c’est bien penser. La langue, c’est comme le système d’exploitation de notre cerveau. Si le codage a des erreurs, tout bogue.»
La journée type d’un député
Le quotidien de M. Sauvé varie entre Ottawa, lorsque le Parlement siège, et LaSalle-Émard-Verdun lorsqu’il est en circonscription. À Ottawa, ses journées commencent tôt avec une revue de presse, suivie de rencontres avec son équipe et des sessions à la Chambre des communes. Il participe aussi à des commissions parlementaires et répond aux questions des citoyens. En circonscription, son travail est axé sur les rencontres avec la communauté, la gestion des dossiers locaux et la participation à divers événements.
Un engagement spontané, mais déterminé
Avant de se lancer dans l’arène, il avait une expérience solide en tant que militant et employé politique, mais il souhaitait se rapprocher du terrain en travaillant pour l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Son parcours a pris un tournant inattendu lors d’une discussion avec un ami, président local du Bloc québécois, qui l’a invité à s’impliquer dans une élection partielle. «J’ai acheté des lunettes pour voir l’éclipse à un ami qui était président de l’association locale du Bloc (Julien Valois-Francoeur). Quand il m’a parlé de l’élection à venir, j’ai dit que j’étais prêt à rendre service, mais sans penser gagner.» Pourtant, grâce à une grande mobilisation et une série de circonstances favorables, M. Sauvé a remporté la victoire et est devenu député. (Source de l’image: Radio-Canada)
L’importance de l’engagement et des bénévoles
Pour M. Sauvé, la politique, c’est avant tout un engagement. C’est un travail qui demande beaucoup de sacrifices. Il faut être là pour les gens, comprendre leurs besoins et leur donner une voix. Mais pour y arriver, il faut aussi une équipe solide. «Mes bénévoles, si je veux les motiver, je vais leur payer un souper, leur offrir une bière», dit-il en parlant de l’importance de remercier ceux qui s’engagent avec lui. Selon lui, être généreux avec ses bénévoles, leur montrer qu’on les apprécie, est essentiel pour garder une équipe motivée. Il faut aussi faire attention à l’environnement dans lequel on se trouve. Parfois, «tu t’habilles comme un député», car il faut être bien présentable, mais cela représente un coût qu’on ne voit pas toujours.
Les valeurs d’un élu : solidarité et investissement social
Un des aspects les plus marquants de notre échange a été la présentation de ses valeurs. Sauvé défend une vision progressiste et social-démocrate de la politique, où l’État joue un rôle fondamental dans la redistribution de la richesse. Pour lui, l’État doit investir dans la création de programmes sociaux pour aider les plus démunis. «La plus grande richesse d’un pays, c’est sa population. Il faut investir dans l’éducation et garantir une égalité des chances à tous, peu importe leur milieu d’origine.» Pour lui, la solidarité et la liberté sont au cœur de son engagement, même si, comme il le souligne, une société parfaitement égalitaire reste un idéal difficile à atteindre.
Il insiste également sur la nécessité de répondre aux besoins pressants des citoyens, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation ou de l’inclusion sociale, des questions qu’il aborde avec une perspective social-démocrate. «On parle beaucoup de la santé parce que la population vieillit, mais l’éducation reste un pilier fondamental pour l’avenir.»
La politique : une vie de sacrifices
Ce qui frappe chez M. Sauvé, c’est la réalité de ce que coûte véritablement une carrière politique. Pour lui, la politique n’est pas seulement un travail, mais un engagement de chaque instant. «Ça coûte cher, faire de la politique», explique-t-il en abordant la question des frais invisibles associés à son rôle. Cela inclut non seulement des dépenses liées aux déplacements et aux événements, mais aussi les repas et les moments passés avec des bénévoles et partenaires pour maintenir l’engagement autour de lui.
Les coûts, cependant, ne s’arrêtent pas là. Il y a aussi un investissement personnel, parfois difficile à quantifier. «Tu t’investis sur toi-même, mais ça en vaut la peine.» Il compare cette réalité à un investissement en affaires, où le risque est toujours présent, mais où les retours peuvent justifier l’engagement. Il cite l’exemple de Maurice Duplessis, un ancien premier ministre du Québec, qui, malgré la dureté de sa carrière, a tout sacrifié pour son engagement politique. (Source de l’image: X)
Un défi : rendre la politique plus accessible
M. Sauvé soulève aussi une question cruciale : l’accessibilité de la politique. Selon lui, certains partis et leurs événements peuvent sembler réservés à une élite en raison des coûts élevés de participation. «Tu as du monde qui vient des milieux plus bourgeois. Ils vont dans des soupers où ça coûte cher», ce qui peut éloigner les citoyens d’horizons plus populaires. Pour lui, la solution réside dans une politique plus inclusive, avec des rassemblements plus accessibles, comme dans des sous-sols d’églises ou des événements plus abordables. Il croit fermement qu’en rendant la politique plus accessible, on pourrait élargir la participation citoyenne et donner une plus grande place à la diversité des voix.
(Source de l’image: Noovo Info)
Un message aux jeunes : persévérer et s’engager
Enfin, M. Sauvé a partagé un conseil aux jeunes générations : «Il faut persévérer et ne pas avoir peur d’apprendre. L’échec fait partie du processus. Engagez-vous, développez votre pensée critique et trouvez ce qui vous passionne.» Ce message reflète l’important rôle que chacun peut jouer dans la société. La politique n’est pas un domaine réservé à une élite, mais une voie ouverte à tous ceux qui souhaitent réellement faire la différence.
En conclusion, Louis-Philippe Sauvé nous rappelle que la politique, bien qu’elle soit exigeante et coûteuse, reste un outil puissant pour construire une société meilleure. La politique, selon lui, c’est plus que des discours et des promesses : c’est un engagement personnel, une question de proximité avec les citoyens, et un travail d’équipe essentiel pour faire avancer les choses et améliorer la vie des gens. Oui, ce n’est pas un chemin facile, mais c’est un chemin qui en vaut la peine pour ceux qui sont prêts à investir leur temps, leur énergie et parfois leur argent.
Son message est clair : chacun a un rôle à jouer pour améliorer son environnement et bâtir un avenir meilleur.
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